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Il y a des chinois partout !

22 août 2006

et c'est ... le départ

Et oui ça y est, mon stage est maintenant terminé, je pars vendredi 25 août direction Shanghaï avant de repartir pour la France.
Avant de vous laisser, une petite anecdote que j'avais oublié de vous raconter la dernière fois. Les tibétains (et les chinois aussi d'ailleurs) passent leur temps quand ils ont ds invités à leur faire boire un alcool transparent à base de riz qui n'a pas de goût mais qui est très fort. Un soir où nous étions invités chez mon grand ami Guo (le tibétain aux vêtements traditionnels pour ceux qui ne suivent pas) nous y avons eu droit, comme d'habitude. Et là alors qu'il me remplit mon verre pour finir la bouteille (ce n'est pas moi qui ai tout bu je le jure), je vois tomber au fond quelques ... chenilles. Apparemment ces chenilles sont une médecine très précieuse et très rare en Chine. C'est une espèce de papillon qu'on ne trouve qu'au dessus de 3000m et Guo en avait fait macérer quelques unes dans son alcool. Je précise qu'un kilo de ses charmantes bestioles coûtent dans les 40 000 yuans (4000 euros) et j'avais bien 5 chenilles dans mon verre ... que j'ai du manger bien consciencieusement (on ne gâche pas quelquechose d'aussi précieux). Que cette médecine marche ou non, je ne le saurais jamais vu que je n'étais pas malade ... encore heureux !
Et voilà, c'est tout pour le périple Kunming !

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16 août 2006

Shangri-la

Pour vous donner une idée, Shangri-la signifie "paradis". Cette ville se situe dans les montagnes du nord-ouest du Yunnan et nous y arrivons un lundi 7 août après 10h de voiture en remontant le Yang-Tse. Nous : le professeur Zhang (professeur de la Yunnan Academy forestry), Xiang (une de ses étudiantes), le chauffeur et moi. On trouve plusieurs minorités dans cette région. La majoritaire : les Tibétains puisque nous sommes assez proches de la frontière du Tibet. Viennent ensuite les Naxi, les Yi, les Baï et quelques Mongols. Ce que ces derniers font si loin de leur terre natale, mystère. Les gens de la région sont surtout des éleveurs. Troupeaux de yacks (bien sûr) pour le lait et la viande, de vaches pour la viande mais pas pour le lait (pas très prisé ici), de buffles pour le travail des champs, de chèvres, de moutons, de chevaux, faites votre choix. Les yacks sont omniprésents. Ils se baladent n’importe où dans les villages, sur les routes, ça fait limite vache sacrée !

Enfin bref, nous voici à Shangri-la (prononcez Shangli-la). Un peu de géographie ! Située à 3300 m d’altitude cette petite ville compte 30 000 habitants. Le climat est très sec (~ 500 mm d’eau par an) et froid. Heureusement c’est le mois d’août donc soleil-soleil ! Il fait super beau et l’après-midi on frise le 30°C.

Le lendemain de notre arrivée, 2 étudiants de Mr. Zhang nous rejoignent via le bus. Tous les 3 étudient les ressources naturelles qu’utilisent les locaux. Il est donc prévu qu’ils restent 1 semaine dans un village des environs pour pouvoir les interviewer. Départ pour Tandui, un village tibétain, histoire de prendre contact. Mr. Zhang est un ami de Guo, le frère du proprio de la maison où nous débarquons. Je vous laisse voir à quoi ressemblent les maisons tibétaines. A l’intérieur, 2 styles. Style traditionnel (comme chez nos hôtes) : la cour est occupée par les animaux de la maison. Le chien de garde, les yacks (qui sont dehors pendant la journée), les porcs et les poulets. A l’étage, la pièce principale, puis encore au-dessus : des chambres. Dans le nouveau style, les animaux restent à l’extérieur ainsi la cour appartient aux habitants.

La famille nous accueille avec du thé traditionnel : du thé mélangé à du sel et du beurre de yack. C’est très nourrissant et ma fois plutôt bon. C’est souvent accompagné de poudre de blé. Vous remplissez la cuillère et l’exercice consiste à envoyer le contenu à l’intérieur de la bouche (il ne faut pas toucher la cuillère). La première fois, non seulement j’ai pratiquement tout envoyé à côté mais en plus j’ai failli m’étouffer avec le peu que j’avais réussi à avoir ! Logiquement quand vous en êtes à votre dernier bol (de thé), vous en gardez un peu au fond et vous ajoutez de cette poudre. Vous malaxez de façon à obtenir une petite boule de pâte marron foncé et vous avalez ça. Personnellement je n’aime pas du tout, c’est très sec. Chez les tibétains, dans le yack tout est bon. Ainsi quand ils barratent le lait pour obtenir le beurre, il reste au fond un résidu blanc-crémeux assez dur qu’ils mangent saupoudré de sucre. C’est super compact et un peu étouffe-chrétien.

L’après-midi : visite du village. Guo nous montre la montagne sacrée. Chaque village a la sienne et il est interdit de chasser, d’abîmer les arbres, les plantes et même les rochers de sa montagne sous peine de punition divine (mais il est permis de le faire sur celle du village voisin). On raconte l’histoire de 2 villageois qui avaient osé chasser sur leur montagne sacrée et dont tous les membres de leur famille sont morts un par un par la suite. A la fin de la visite, nous allons voir les moines en train de prier  dans une pièce à l’étage de la maison du "maire" du village. On me dit de faire comme tout le monde donc je m’exécute : 3 génuflexions avec les mains jointes sur le front puis sur la poitrine et je me retrouve agenouillé le front par terre devant le plus vieux Bouda du village qui me pose la main sur la tête en prononçant une prière en tibétain. Ce Bouda, Gne-u-ta a 86 ans, est très respecté et connu jusqu’à Lassa. Il paraît que c’est une chance immense pour moi et je veux bien le croire. Nous revenons ainsi pendant les 6 jours suivant pour le déjeuner et/ou le dîner pour les interviews des familles et une fois même pour la nuit.

Les matins où nous ne sommes pas chez les tibétains, inspection des montagnes environnantes de Shangri-la qui font l’objet d’un projet de reforestation. Il faut dire qu’elles sont toutes pelées et que, en raison d’une activité touristique importante et de la signification du nom de la ville, les autorités locales aimeraient bien les voir plus touffues. En replantant, il faut aussi penser aux utilisations qu’en feront les populations locales, d’où les interviews.

Je profite également d’un après-midi libre pour visiter le temple de Shangri-la aux toits entièrement dorés. Evidemment on y croise beaucoup de moines, tranquillement assis en train de réciter leurs prières dans leur robe pourpre et qui, soudainement, sortent leur portable flambant neuf (pas tous quand même) !

Un des derniers soirs, nous partons visiter la vieille ville où on peut voir entre autre le plus grand moulin à prière du monde : pas loin de 12m de haut ! Il paraît que si on le fait tourner 3 fois (parce qu’il tourne), on voit ses vœux réalisés. Avant de partir, Guo me propose d’essayer les vêtements traditionnels de sa femme. C’est vraiment super chaud. Logiquement on ne met qu’une manche et l’autre pend derrière mais sa femme étant plus mince que moi, les 2 manches pendent ! Le bas de la jupe (qu’on ne voit pas sur la photo) est en fourrure de castor. Pour celle de Guo, c’est fourrure de castor et de léopard (pour vous rassurer, je ne pense pas que touts les tenues traditionnelles en ont). Je précise que le chapeau ne fait pas partit de la tenue mais il avait trouvé ça marrant.

Et me voilà de retour pour mes derniers jours à Kunming (une dizaine de jours tout au plus). Le départ se rapproche de plus en plus.

24 juillet 2006

Précision

J'ai trouvé il y a deux jours un bouquin sur les amphibiens sur le bureau de mon maître de stage ouvert à la bonne page et donnant la description de notre chère bestiole. Enfin l'article était en chinois mais la photo était assez éloquente, d'où réponse. Quant à ce qu'ils mangent (ils sont 2), il leur donne des espèces de petites boules brunâtre, comme pour les poissons rouges. J'espère que ça satisfera les curieux. Pour les autres ... tant pis.

24 juillet 2006

Mystère résolu

ça y est, je sais le nom de ma drôle de bestiole ! Je ne sais pas si vous vous souvenez de la bête orange et noire que je vous avez montré (si ce n'est pas le cas, référez-vous à l'article du 23 juin), eh bien il s'agit en fait d'un Tylototriton verrucosus, on en apprend tous les jours. Rien que le nom donne vraiment super envie de le connaître !
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

20 juillet 2006

Lijiang

Eh bien il semble que je n’ai pas été très régulière ces derniers temps.

Aux dernières nouvelles je suis allée à Lijiang pour 4 jours avec le reste de la famille (au complet cette fois). Lijiang se trouve toujours dans la province du Yunnan mais plus au nord de Kunming. C’est une ville assez touristique donc vous avez une chance de la trouver sur une carte. Toute la vieille ville est interdite à tout véhicule à moteur. En plus il y a des canaux, on est au milieu des montagnes donc au final c’est super reposant. La minorité la plus présente est celle des Naxi. La vieille ville est dans une cuvette donc il suffit de prendre un peu de hauteur pour apprécier la vue (avec le soleil en prime).

Le lendemain de notre arrivée, départ pour la montagne du Yack où nous avons vu des troupeaux de … yacks, oui bien vu, qui avait deviné ? et aussi un temple dans le genre tibétain. En repartant nous passons devant des stands de nourriture où ils proposent de la viande de yack ainsi que du fromage fait avec du lait de yack (je ne sais pas comment on nomme la femelle du yack, une yackesse ??? ceci est encore un quizz mais vu votre manque de participation la dernière fois à part Nathalie, merci Nathalie, je ne m’attends pas à beaucoup de réponses J ) enfin bref encore du yack et aussi du porc à la broche (se référer à la photo : la « montagne » blanche est le fromage de yack). Après ça on enchaîne avec la Snow Jade Mountain. Un bus puis un téléphérique nous amènent à 4506 m d’altitude, ce qui commence à faire assez haut. Et là les chinois ne perdent pas le nord car ils vendent de gros manteaux ainsi que des … bouteilles d’oxygène !!! Déjà pour les manteaux ce n’est pas forcément nécessaire sachant qu’on est au mois de juillet et que nous sommes assez bas en latitude. Un pull suffit largement puisqu’il fait 10°C et qu’on marche. D’ailleurs on est toutes revenues avec des coups de soleil (surtout moi en fait). Les bouteilles d’oxygène ne sont pas vraiment utiles non plus. C’est vrai que c’est plus difficile de respirer mais la balade est courte, il s’agit juste de grimper quelques marches en prenant son temps.  Nous arrivons à la fin de la promenade qui se trouve à 4680 m. Là on est censé voir les neiges éternelles malheureusement le ciel nuageux a quelque peu gêné la vue. Nous nous apprêtons donc à faire la photo traditionnelle devant la montagne, ce qui est déjà difficile vu le nombre de personnes voulant faire de même quand un chinois se lance et nous demande s’il peut nous prendre en photo. Pas de problème après tout donc on accepte. Et là c’est le début d’une pagaille pas croyable parce que ce chinois semble avoir formulé le souhait de tout ceux se trouvant là. Soudainement nous sommes entourés d’appareils photo et une trentaine de chinois se joint à nous pour poser, c’était vraiment très drôle. Par contre je suis désolée mais je n’ai pas cette photo. Enfin bref une journée vraiment réussie, si on met à part les coups de soleil évidemment.

Nous avons également visité la maison Mu. Un peu d’histoire : la famille Mu a tenu pendant 470 ans, soit 22 générations pendant les dynasties Yuan, Ming et Qing. Ils possédaient de nombreuses terres, étaient très riches et respectés. Tout ça pour vous donner une idée du palace qu’ils habitaient.

En bref, Lijiang c’est à voir !!!

Sur ce, retour à Kunming pour … travailler ce qui est quand même nettement moins drôle et passionnant.

Déjà plus qu’un mois, le temps passe super vite !!! Bientôt ce sera le retour en France. Donc si quelques personnes ont des désirs particuliers (et possibles à réaliser) qu’ils le fassent savoir maintenant !

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23 juin 2006

Qui est-ce ???

Je lance un appel au secours pour résoudre un mystère !! Depuis un mois 2 salamandres ? tritons ? squattent dans un bocal sur le bureau de mon prof. C'est un collègue qui lui a donné et il ne sait pas ce que c'est. Le seul indice c'est que c'est une espèce en danger niveau 2. D'après internet ce qui se rapproche le plus par la description c'est le Cynops wolterstorffi (joli nom !) mais l'article dit qu'ils ont complètement disparus d'où problème. Donc si quelqu'un arrive à trouver il gagne ... le fait d'avoir perdu du temps mais de se coucher moins bête.
Merci d'avance.

cynops_wolterstorffi

16 juin 2006

Le cinéma chinois ...

Bonjour à tous ! Chose promise, chose due, je vais donc vous narrer (en partie) le passage de 2 françaises de plus à Kunming. Pendant le séjour de Flo (qui est restée 4 jours) nous avons décidées de tester le cinéma de quartier chinois vu qu'il y en a un à 1/4 d'heure à pied de chez moi. Déjà 1ère étape : savoir ce qui passe et quand, notez que c'est quand même des renseignements relativement importants à savoir pour voir un film. Pas de brochures à la caisse mais derrière 4 panneaux rouges avec des inscriptions en caractères manuscrits en jaune. Et les caractères manuscrits c'est beaucoup plus dur de les reconnaître !! (tant qu'à faire autant augmenter la difficulté). A l'affiche 2 films inconnus et le Da Vinci Code. Alors va pour le Da Vinci Code. Ensuite observer attentivement l'affiche pour voir comment s'écrit le titre et comparer avec les quatre panneaux. Une fois le panneau correspondant trouvé, regarder les horaires. Génial, il y a une scéance dans 3/4 d'heure (le plus génial c'est quà ce moment là il ne pleuvait plus ce qui n'avait pas été le cas de toute la journée, il y en a qui ont de la chance quand même). Arrive l'heure : la technique pour acheter les billets consiste à montrer le panneau (le bon attention), à dire qu'on en veut trois et à payer. Pour ceux qui sont dégoûtés du cinéma à cause du prix, une place c'est 5 yuans donc 50 centimes d'euros. Là on se croit tirées d'affaire mais non !!! il faut encore trouver la salle, or il n'y a rien marqué sur le tiquet, ni sur les portes ... On tombe sur une salle où le film n'est pas commencé et où quelques personnes sont installés. Comme c'est le film à cette heure là on se dit qu'on a trouvé la bonne. AU fur et à mesure que les gens rentrent on se dit qu'il y a pratiquement que des gars et ça nous rend suspicieuse sur le programme. Explication : les plus malins d'entre vous auront certainement remarqué que j'ai parlé de 3 films à l'affiche et de 4 panneaux (???). Eh oui car en ce moment au cas où vous auriez échappé à cette information, il y a la Coupe du Monde de football (si si ce n'est pas une blague). Et dans ce cinéma ils proposent de passer les matchs à minuit et à 3h du mat' et avant il y a les commentaires et émissions en tout genre sur le sujet. Donc on sort de la salle, on tombe sur celui qui déchire les billets qui nous indique que notre salle est au 3ème étage. Arrivées à la-dite salle, pas de bol ça a commencé donc on s'installe dans le noir. A peine 30 secondes après, Pascale me fait remarquer que c'est bizarre pour un début de film. La suite lui donne raison puisque 1 minute plus tard ... c'est la fin du film : on était arrivé pour la scéance précédente. La moitié de la salle part à la fin et ils coupent le générique parce que 1 minute après on reprend direct pour la dernière scéance. C'était d'ailleurs tellement rapide qu'ils n'ont même pas coupé la lumière tout de suite. Au final, la qualité de l'image était plutôt moyenne et il n'y avait pas de sous-titrage donc pour celles qui n'avaient pas lu le livre (pas moi eh eh), c'était carrement mission impossible pour comprendre. Mais c'était marrant à faire.
Bon je me suis bien étalée pour cette histoire de cinéma. Le reste des quatre jours s'est bien passé vu qu'en plus il n'a plus que le 1er jour ! On s'est baladé, on a visité, on a papoté donc sympa.
Et demain (c'est-à-dire samedi 17 juin), nous sommes tous invités chez mon tuteur de stage puisque 2 de ses étudiantes (les 2 qui soccupent de moi) ont été diplômées aujourd'hui. Tous, ça veut dire Liu Ligling et Li Qing (les 2 étudiantes), quelque profs, Craig et moi. Craig c'est un étudiant américain qui est arrivé au jardin il y a 10 jours et qui part dimanche direction la réserve aux éléphants dans le Xishuangbanna. Donc pendant 10 jours, je n'ai pas été la seule western du jardin !! ça se fête non ?
En France les vacances d'été approchent. Alors pour ceux qui en ont fini (ou presque) avec leurs exams, amusez-vous bien. Pour les autres, genre ceux qui sont en stage (allez les biostatisticiens et aussi ceux qui vivent dans des châteaux d'eau ou à Narbonne ou encore dans plein d'autres endroits parce que plein de gens sont en stage), eh bien tous ceux-là : bon courage. Et entre parenthèse, souhaitons qu'il pleuve pour les vacanciers (ah ah ah bien fait). Mais non je ne suis pas mesquine.
a+

26 mai 2006

Le cauchemar des GNNI (voir plus loin...)

Donc ça faisait un moment que je ne vous avez pas fait part de mes aventures. Il y a deux semaines, j’ai pu rencontrer Fanny, étudiante faisant un stage à Qiu Bei qui est une petite ville de la province du Yunnan et, en tant que telle, exempte de tout occidentaux. Elle était de passage pour une semaine à Kunming puis continuait sur Dali et Lijiang. C’est ainsi que j’ai aussi fait la connaisance d’étudiants faisant leurs stages à Kunming. Vive le français, ça fait du bien de temps en temps !!!

Plus récemment, Mr Wu (mon tuteur de stage) m’informe qu’il a une sortie de prévue le dimanche 21 avec certains de ses étudiants. Eh oui, le chinois font leurs sorties le dimanche pour ne pas empiéter sur leurs horaires de cours ! Evidemment j’accepte, ça promet d’être intéressant : la sortie se passera sur le lac Dian et les monts de l’Ouest dont je vous avait déjà parlé la dernière fois. Le dimanche arrive, il faut se lever tôt : nous partons de la Yunnan University (tout près de chez moi, un peu au nord du centre-ville) à 7h30, direction … la Yunnan University à la périphérie de la ville. En fait cette université est devenue trop petite pour accueillir ses milliers d’étudiants donc ils en ont construite une deuxième plus grande et plus moderne. Dans la nouvelle : les 1ères à 3èmes années et dans l’ancienne : les 4èmes et 5èmes années ainsi que la direction. Les étudiants avec qui je fait la sortie sont en troisième année (ils sont une soixantaine), plus un ou deux 5ème années dans le cadre de leurs thèses. C’est ce que m’explique Jiao, un étudiant de 5ème année, assez péniblement il est vrai car son anglais est malheureusement très pauvre.

1ère étape : une rivière qui se déverse dans le lac Dian. Euh … c’est assez hallucinant : l’eau est noire, pleine de bulles suspectes qui remontent à la surface ainsi que de GNNI (Grumaux Noirâtres Non Identifiés), et ne parlons pas des nombreux papiers flottant sur les bords. 2ème arrêt, la même rivière mais plus proche du lac. Même topo et l’odeur est toujours aussi intéressante. Je demande à mon prof si des solutions sont (ou seront) mises en place contre la pollution qui est due autant aux industries qu’aux activités citadines. Réponse : deux grandes idées pour ce problème (vous noterez qu’on en est encore au stade des idées). Laisser tout ça se déverser dans le lac qui a une superficie conséquente (300 km²) et qui se chargera de l’auto-épuration ou bien contrôler la pollution en amont. Personnellement je ne vois pas trop comment on peut hésiter entre les deux sauf qu’apparemment il n’y a pas de fonds pour faire quoi que ce soit. A ce moment nous sommes dans un petit village à la périphérie de Kunming et j’assiste à une vente de poisson fraîchement pêchés. Pesage de l’animal, discussion, négociation du prix. Jusqu’à ce que je réalise que ce poisson a du être pêché dans les environs, ce qui n’est pas très rassurant. J’interroge un des rares étudiants qui a osé m’adresser la parole (la peur de l’anglais sans doute, beaucoup sont assez limités dans ce domaine), qui m’explique que les poissons sont capturés dans le lac qui est moins pollué que la rivière du fait de sa taille. Oui mais bon, les toxines ont une fâcheuse tendance à s’accumuler dans les organismes vivants, que je lui réponds. Il acquiesce mais l’idée n’a pas l’air de l’émouvoir plus que ça. Il ajoute d’ailleurs que les villageois lavent leurs légumes dans la rivière. Je sais bien que les chinois font toujours bouillir leurs légumes avant de les consommer mais quand même …

Arrivée au lac. Changement de couleur : l’eau est verte-bleue. Raison de ce phénomène : la présence très abondante d’algues bleues qui, trouvant très stimulant la présence dans leur environnement de tant de phosphates et de nitrates (dus à la pollution), se développent exagérément et appauvrissent au passage l’eau en oxygène (dommage pour les autres). On appelle ça l’eutrophisation (désolée pour ceux qui le savaient et si j’ai fait un erreur dans mes explications, prière de me pardonner et de me le faire savoir). Enfin bref vous aurez deviné que ce n’est pas super encourageant. Parce que, d’après les étudiants, tous les points d’eau de Kunming et des environs sont dans cet état et ça doit aussi être le cas de la plupart des grandes agglomérations en Chine. A noter que pas mal de terrains agricoles sont aux abords du lac et irrigués par ses eaux enchanteresses.

Voilà pour la (petite) parenthèse écologique. La journée se termine en partant à l’assaut des montagnes de l’Ouest (juste une partie) et en grimpant j’ai droit à un peu d’histoire de la région de Harbin, une ville du Nord de la Chine d’où est originaire l’étudiant (de son prénom anglais Chris) qui a gentiment répondu à toutes mes questions pendant une bonne partie de la journée vu que toutes les explications étaient en chinois. Le but de cette petite marche : une présentation des espèces d’arbres présentes. Et c’est le retour sur l’université avec, entre autres, un joli rouge sur le cou et les bras histoire de continuer avec les couleurs.

Au prochain épisode : la visite dans deux semaines de Florence, qui était avec moi à Poitiers avant que je ne m’exile à Toulouse, actuellement en stage à Pékin et la visite également d’une de ses copines, Pascale, en voyage « découverte de la Chine ».

9 mai 2006

Visite des Shanghaiens

Voilà, ma semaine de vacances est définitivement terminée ;-(  Les chinois ont 7 jours férié au moment du 1er mai. Je dis bien 7 parce que en prévision de tous ces jours chômés tout le monde travaille le samedi et le dimanche précédents. Comme cette semaine tombait en même temps que les vacances de Pâques, Kunming a été envahi par le clan Baudon. Au programme : 3 jours de visite de Kunming et de ses environs. La visite incontournable par ici c'est la forêt de pierre. Donc il y a ... des pierres vous l'aurez deviné et rien que ça mais c'est vraiment grandiose, certaines atteignent plusieurs dizaines de mètres avec des formes assez irréalistes. Vous avez par exemple un éléphant, une tortue et plein d'autres comme ça qui demandent parfois un peu d'imagination. Par contre la sécurité laisse à désirer : les pierres sont très glissantes et les passages parfois plutôt périlleux. Nous avons pu voir également plusieurs temples (n'est-ce pas Julie) : le temple du Bambou, le temple d'Or ainsi que les montagnes de l'Ouest qui surplombent le lac Dian. Au passage nous avons vu un village Yi (c'est une autre ethnie) où les maisons sont assez rudimentaires mais où on y trouve quand même des paraboles.
Je vous laisse juger par vous même avec les pkotos :-)

20 avril 2006

Retour d'expédition ;)

Le Xishuangbanna ... je commence par où ??

Déjà le départ s'est fait quelque peu précipitamment. Au début du mois, Liu m'annonce qu'elle va peut-être pouvoir partir là-bas. « Génial, quelle chance tu as », et puis on en reste là. Deux jours plus tard, mon prof me confirme son départ et me demande si je veux y aller aussi à condition qu'on ai réglé mon problème de visa. Je lui répond que oui pourquoi pas. Là encore on en reste là, les jours passent, plus de nouvelles ni du voyage ni du visa donc j'en conclus que ce sera pour une autre fois. Arrive le mercredi soir 5 avril. Je vais au bureau de mon prof pour utiliser internet et là il me dit direct : « Liu part ce soir, tu veux aller avec elle ? ». Hein, quoi, comment ? Et le visa ? Apparemment pas de problème en ce qui concerne le visa, il faut juste que je revienne avant la fin du mois pour régler ça. Deux minutes de réflexion : bon c'est parti, un coup de fil et j'ai un billet d'avion pour le lendemain matin. Il faut savoir qu'ici pour avoir un billet d'avion c'est super facile : vous téléphonez à l'aéroport, vous leur demandez ce dont vous avez besoin et une heure plus tard quelqu'un se pointe à l'institut avec votre billet (j'ai pris seulement un aller, on verra sur place pour le retour) et vous n'avez plus qu'à le payer (en cash SVP). En gros en 2 heures, tout est plié, emballé, il ne me reste plus qu'à faire mes bagages pour une dizaine de jours.

1ère impression après 40 minutes de vol : il fait très chaud genre 40°C à l'ombre. Eh oui je suis encore plus au Sud et plus bas en altitude que Kunming. Il faut 2 heures en taxi pour ensuite rejoindre la petite (très petite) ville de Menglun où se situe le jardin botanique. Il y a de la verdure partout, la terre va du jaune au rouge foncé et le ciel est tout bleu. ça commence donc plutôt bien. Les locaux des étudiants sont à peu près du même genre que ceux de Kunming. Je partage ma chambre avec une colonie de fourmis, quelques araignées, un capricorne (c'est un insecte pour ceux qui ne le savent pas), un criquet, pas de raton-laveur mais j'ai eu droit à un oiseau qui s'est tapé dans tous les murs avant de se calmer.
Le jardin botanique est absolument énorme, vous avez plusieurs sections, notemment celle des plantes d'ornements et des plantes rares, la forêt de bambous et la partie la plus grande et la plus éloignée : la forêt tropicale humide. J'ai des photots de tout ça, c'est grandiose !
Là j'ai une chance énorme parce que pendant mon séjour a lieu le festival du peuple Daï. Il faut savoir qu'une trentaine d'ethnies habitent le Xishuangbanna, ils vivent des ressources de la forêt. L'ethnie la plus présente dans la région où j'étais sont les Daï. Ils vivent dans des habitations très particulières : la partie où ils vivent est surélevée, traditionnellement par du bambou mais souvent avec des poutres en bois. La partie inférieur sert pour les différents travaux. Le toit recouvre entièrement la partie habitée. Le festival a lieu pendant les jours les plus chauds de l'année (quelle chance pour moi qui ADORE la chaleur) rien d'étonnant à ce qu'il célèbre l'eau. On me l'a traduit en anglais comme étant le water splash festival. Pour les Daï il célèbre également la nouvelle année.
Le festival dure une semaine mais 3 jours sont particulièrement important. Pour le premier, le samedi 15 avril, je n'aurais pas de photos à vous montrer pour une raison très simple : toute personne (petite ou grande) dans toute la ville et dans le jardin est armée d'une bassine d'eau (les enfants préfèrent quand même les pistolets). Le but du jeu est d'arroser le plus de monde possible et de se faire mouiller au passage. C'est l'une des rares journée à cette époque ou vous pouvez vous promener dehors à 2h de l'après-midi. Essayer de traverser la ville et de rester sec ce jour-là tient du miracle ! Personnellement au bout d'une demi-heure je suis déjà trempée mais j'ai aussi pas mal de victimes à mon actif. Après avoir mouillé quelques pauvres visiteurs sans défense (parce que pas toujours au courant) dans le jardin, nous décidons d'aller dans la ville. Alors là, c'est la folie ! Tous les habitants sont là (tous armés) le long de la rue principale. Des camions remplis de gens provenants des villages environnant passent et tout le monde s'arrose, ça tourne à la bataille rangée (mais amicale quand même) quand deux camions se croisent. Les points d'eau sont pris d'assaut pour pouvoir se réaprovisionner. Il y a même des camions citernes qui passent pour fournir les munitions. Le plus drôle est quand même de se poster à 6 ou 8 de chaque côté d'une allée dans le jardin et d'attendre que les visiteurs passent. Gnack gnack !!!!
Le 2ème jour est beaucoup plus calme. Tout le monde passe ses plus beaux habits : cela permet de voir les vêtements traditionnels Daï. Les autres étudiantes en avaient déjà fait faire pour elles et on m'en fait faire une pour moi aussi. Pour les étudiants c'est plus succint, ils se contente d'une veste chinoise. Faire la robe est très rapide : prise des mesures le matin et elle est prête l'après-midi. Tout le monde se retrouve le long de la rivière pour manger de la nourriture Daï et voir les compétitions de bateaux. La journée se termine en allant dans un village Daï des environs pour dîner.
3ème jour, lundi 17 avril (c'est pour voir si vous suivez) : nous partons en vélo pour le plus grand village Daï de la région. Au programme danses traditionnelles pendant tout l'après-midi, chants, discours. Le clou du spectacle est l'arrivée en procession des roquettes faites-mains en bambous. Chaque village en confectionne, c'est une sorte de compétition amicale, le but est de fabriquer celle qui ira le plus haut. Elles sont lancées en fin d'après-midi pour célébrer la nouvelle année. Et voilà comment se cloture le festival ...
Mercredi 19, retour à Kunming. Cette fois je prend le bus. Le départ est à 15h, il y a 3 rangées de 6 couchettes superposées (un peu justes en taille à mon goût). J'arrive à Kunming à 5h30 du matin après donc plus de 14h de voyage. C'est assez difficile de dormir vu que lorsque les chinois conduisent ils klaxonnent énormément pour prévenir de leur arrivée. Et c'est encore plus vrai quand il fait nuit et qu'il doublent dans les virages (dans ces conditions il vaut mieux avoir les yeux fermé c'est plus rassurant).

Voilà en ce qui concerne mon petit périple, j'espère que j'aurais la chance d'y retourner !!!

A peine arrivée nous retournons avec mon prof au poste de police pour mon visa. Cette fois nous avons tous les papiers nécessaires et je recevrais ce précieux papier au cours de la semaine prochaine. Ce fut long mais nous avons fini par vaincre !!

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Il y a des chinois partout !
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